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Si la générosité avait un nom, elle s’appellerait Paquerette Grévoz. Bénévole investie dans de nombreuses associations, elle est devenue une figure locale. Rencontre.

Dame de cœur


Habituellement, c’est elle qui écoute les autres. Une fois n’est pas coutume, elle a accepté de se confier, de nous raconter son histoire et tout ce qui la lie à notre ville.   

Limas sinon rien
On a l’impression qu’elle a toujours vécu ici. Pourtant, ce n’est qu’en 2003 que Paquerette Grévoz pose ses valises – et tous ses meubles – dans une jolie maison, rue du Bayard. « Mon compagnon Georges et moi habitions à Lyon. Je ne connaissais pas du tout Limas. Depuis, j’ai déménagé deux autres fois mais toujours sur la commune : je me suis tout de suite sentie à l’aise et bien accueillie ici, il n’était pas question que j’aille ailleurs ! ». Georges Lair était un artiste, un sculpteur de talent. Il a réalisé des œuvres pour la commune, dont une sculpture sur une poutre à la Maison des Associations et une autre pour Mieming. Il avait un projet qui lui tenait particulièrement à cœur : transmette sa passion aux enfants. « C’est ainsi que Frédérique Buiche, enseignante à l’école Fernand Gayot, avait emmené ses élèves à la maison », se rappelle Mme Grévoz. En 2004, Georges Lair se rapproche du Groupement des Artistes du Beaujolais et expose ses œuvres. « La présidente m’a dit : "Tu t’intéresses à l’art, tu travailles dans une banque et tu sais taper à l’ordinateur… rejoins l’association en tant que secrétaire !" ». Une mission qu’elle assure encore aujourd’hui, entre autres. « Le GAB fête ses 80 ans cette année. Et moi aussi ! », ajoute-t-elle fièrement. En 2005, ce sont les Arts Plastiques qui prennent contact avec le sculpteur et se rapprochent également de sa dynamique compagne, pour lui proposer de devenir trésorière de l’association.
 
Bienvenue au club !
Quelques années plus tard, elle découvre le Club de l’Amitié. « Je connaissais des adhérents », précise-t-elle, « alors je passais souvent au moment du goûter pour discuter. J’ai d’abord remplacé la secrétaire de l’époque, Mlle Voisin, qui était souffrante. Puis quand la présidente, Mme Chabert, est entrée à l’hôpital, j’ai assuré sa mission, tout en gardant le secrétariat ». Le Club de l’Amitié compte aujourd’hui une cinquantaine d’adhérents. « Avant la pandémie, nous étions 25 ou 30 personnes à nous retrouver le mardi à la Maison des Associations. On a eu beaucoup de nouvelles adhésions l’année précédente : des personnes originaires de Liergues ou de Villefranche. Le club est ouvert à tous, sans limite d’âge. La Médiathèque nous prête des livres, nous participons à des rencontres intergénérationnelles avec le Conseil Municipal des Jeunes ou les assistantes maternelles. Saphia Aissaoui nous invite à la micro-crèche, pour l’Arbre de Noël, on écoute les petits chanter. Une année, nous avions même réalisé le CD "Les Petites Frimousses" : un vrai moment de bonheur ! ». Mais depuis le 1er confinement, les activités ont été interrompues. « On espère reprendre en septembre. Le club et ses adhérents me manquent énormément. J’ai évidemment gardé contact avec eux : j’appelle souvent les personnes qui sont seules. Certaines n’ont ni conjoint, ni enfant et la solitude est pesante. Heureusement, les anciens sont gâtés par la municipalité et le CCAS : nous avons notamment le colis de Noël, le repas, le voyage et dernièrement le bouquet de muguet et les chocolats qui ont été très appréciés ! ».
 
Chouette alors !
Ceux qui connaissent bien Paquerette Grévoz savent qu’elle a une passion originale : elle collectionne tout ce qui se rapporte aux chouettes. « Je suis hululophile », confie-t-elle. « Ça a commencé bêtement : mon compagnon m’en a sculpté une en ivoire, puis en a acheté une autre. Par la suite, à chaque fois qu’on voulait me faire plaisir, on m’achetait un napperon, un sac ou des bibelots en rapport avec cet oiseau. Mais ne m’en offrez plus », prévient-elle, dans un sourire, « car je n’ai plus de place pour les exposer ! ».
 
Le temps, c’est de l’amour…
Notre dynamique bénévole aime aussi faire la fête et attend avec impatience de retrouver les conscrits de la classe en 1, dont elle est d’ailleurs aussi secrétaire adjointe. Et ce n’est pas tout. Dans un tout autre domaine, elle est aussi investie au sein de l’association le Monde Combattant, en tant que secrétaire…
Mais où trouve-t-elle toute cette énergie ? « J’aime et j’ai besoin d’être utile. On me dit souvent de ralentir mais si on me demande de choisir, j’en suis incapable. Me lever le matin et me demander ce que je vais faire aujourd’hui, ça ne m’arrive jamais ! ». « Je reste positive », poursuit-elle, « malgré les malheurs qui m’ont frappée comme le décès de mon compagnon le 31 décembre 2007. J’ai deux fils : l’un est âgé de 60 ans, l’autre a 56 ans. J’ai aussi 3 petites filles et 3 arrière-petits-enfants. Mes enfants ne me voient pas vieillir et me disent que je suis toujours occupée. Ils ont raison mais il faut les remplir, ces journées. Il n’y a plus de temps à perdre ! ».
Et tout son temps, elle a justement décidé de le consacrer aux autres : « Je m’attache et j’ai beaucoup de mal à me faire à l’absence de ceux qui nous quittent. J’aime m’occuper de ceux qui m’entourent car j’aime les gens », conclut-elle. Et c’est réciproque !