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Myriam Bonin-Ruet raccroche les ciseaux


Une page se tourne. L’heure de la retraite a sonné. Fin mars, Myriam Bonin-Ruet a quitté son salon. Celui qu’elle a crée et où elle a exercé pendant 38 ans, à Limas. L’occasion de brosser son portrait.

L’un des premiers commerces
Tout commence par un projet, celui du centre bourg de Limas, à l’initiative de M. Boulaud, premier édile de l’époque. Nous sommes en 1984. «Comme le maire connaissait mes parents, il leur a parlé des commerces qu’il souhaitait ouvrir au coeur du village. Ils ont pensé à moi. J’avais 25 ans, j’étais coiffeuse dans un salon aux Chères, ma fille avait à peine un an et mes priorités étaient plutôt d’acheter un appartement et de fonder une famille», se rappelle Myriam Bonin-Ruet. Mais quand elle visite l’emplacement du futur salon, elle a un coup de coeur ! Le bail comprend la location d’une maison existante et un local commercial à bâtir. Cette construction est confiée à son papa, M. Ruet, qui est artisan maçon. Le salon "Myriam Coiffure" ouvre le 1er août 1984, suivi de l’épicerie. Ce sera ensuite le tour de la boulangerie-pâtisserie, la boucherie-charcuterie, la pharmacie et le bar, puis la fleuriste.

Souvenirs, souvenirs
Myriam Bonin-Ruet commence seule et ne coiffe que les hommes dont les coupes ne requièrent que peu de matériel : ciseaux, rasoirs et tondeuses. Deux ans plus tard, elle investit dans l’achat de couleurs, séchoirs et autres shampoings pour accueillir les femmes. Le salon connaît un bel essor. Elle recrute Véronique, puis Marie quelques années plus tard. «Nous étions une bonne équipe et nous avions beaucoup de travail. Nous gardons toutes de bons souvenirs : les déjeuners dans la cour, les cadeaux et les repas de Noël… Je n’ai jamais fait de publicité, la clientèle venait uniquement par le bouche à oreille, de Limas mais aussi de Pommiers, Liergues, Anse, Jarnioux, Pouilly ou Saint-Georges-de-Reneins».
En 1987, Myriam Bonin-Ruet donne naissance à son fils. «J'avais une belle qualité de vie, dans le bourg, avec ma maison accolée à mon lieu de travail, l’école des enfants à deux pas du salon et les commerces devant ma porte : je me déplaçais toujours à pied. Nul besoin de voiture, ni de nounou pour garder les enfants. A la sortie de l’école, ils passaient par le salon pour échanger quelques mots avec les clients puis ils accédaient à la maison, au bout du couloir».

Coiffeuse, mais pas seulement…
Malgré tout, Myriam Bonin-Ruet n’a pas transmis sa passion à ses enfants qui ont pris un tout autre chemin : sa fille est aujourd’hui visiteuse médicale et son fils menuisier. «Pour moi, ce métier était une évidence depuis l’âge de 5 ans. Mon père, gérant d’une entreprise, avait tenté de m’en dissuader : il me voyait plutôt secrétaire dactylo pour son compte et m’avait encouragée à entrer à la Cité Technique pour apprendre ce métier. Ce n’était pas pour moi ! J’ai abandonné et je me suis orientée vers la coiffure que j’ai commencé à pratiquer à 16 ans», se souvient-elle, avant de poursuivre : «Le métier a énormément changé et évolué pendant toutes ces années : avant, on prenait le temps de vivre, aujourd’hui il faut aller toujours plus vite. On apprend à coiffer mais il faut être aussi gestionnaire quand on tient un salon : il y a beaucoup de papiers administratifs, de plus en plus d’informatique ou de maîtrise des réseaux sociaux pour faire de la promotion».
Ces dernières années, outre ses heures au salon, Myriam Bonin-Ruet s’est encore plus investie dans la vie de la commune : à partir de 2008, elle a fait deux mandats en tant que conseillère municipale. «J’étais dans la commission culture et affaires sociales. Je participais aux événements organisés par la municipalité», précise-t-elle. Elle s’est aussi impliquée dans des associations comme la Classe en 9 ou Intersports Limas.

Le salon de coiffure change de tête
Place maintenant à une retraite bien méritée. La relève est assurée par Jessica, une jeune coiffeuse de 22 ans, originaire de Rillieux-la-Pape, qui a acheté le fond de commerce et repris le salon. Myriam Bonin-Ruet quitte Limas pour retourner aux sources, dans la maison de son enfance à Anse. «Ce que j’apprécie le plus, c’est de ne plus avoir d’horaires : je jardine, je profite de mes petits-enfants de 9 et 13 ans, je vois mes amis et j’envisage un voyage en Thaïlande», se réjouit-elle. « J’ai suivi des clients pendant des années. J’ai coiffé, par exemple, une dame pour son mariage, puis de nombreuses années plus tard, pour son pot de départ à la retraite. J’ai connu plusieurs générations : les parents, leurs enfants et leurs petits-enfants. C’est un métier humain : on passe beaucoup de temps à échanger et des liens se créent. Je souhaite remercier mes clientes et clients pour toutes ces années passées à leur côté et pour leur fidélité !».